Le coup de grâce
Outil de prévention du mal-être et des conduites suicidaires
En bref
Dans une émission de télé-réalité, « Le coup de grâce », quatre jeunes candidats aux prises avec des histoires de vie terribles, se disputent le « droit à mourir », pour en finir avec leurs souffrances. Le présentateur aiguise la curiosité des spectateurs, pousse vers le sordide pour booster l’audimat et excite les tensions entre les protagonistes. Au fil de l’émission, ils semblent inexorablement s’enfoncer dans la souffrance.
Mais, sous l’impulsion de l’un d’entre eux qui a un « déclic », ils renouent avec leur désir de vie et décident de changer la règle du jeu, pour trouver ensemble les moyens de s’en sortir.
Jingle
Pour qui ? pourquoi ?
Afin de répondre aux attentes des Ministères de la Justice, de l’Education Nationale, de la Santé, et aux vues des difficultés que rencontrent les professionnels en lien avec les jeunes de 12/25 ans, le spectacle « Le coup de grâce » a été créé en juin 2015 à Paris.
Ce support-outil culturel permet d’ouvrir le dialogue avec des populations en situation d’extrême fragilité.
En 2008, l’état des lieux de la souffrance mentale des jeunes, notamment au regard des conduites suicidaires, ammène les professionnels du spectacle à mettre à disposition des professionnels de terrain, des outils adaptés pour travailler sur ces sujets délicats.
La Compagnie du Sans Souci propose aux adultes en lien avec les jeunes de 12 à 25 ans, un outil et une méthodologie adaptables aux différents terrains, pour travailler sur les conduites à risques, le harcèlement scolaire et la crise suicidaire
Plus qu’un spectacle, Le coup de grâce est une action déclinée en trois étapes (ateliers de sensibilisation, spectacle, ateliers de réflexions/solutions) pour réfléchir collectivement et individuellement à la souffrance psychique chez les adolescents et jeunes adultes. Nous vous proposons de découvrir « Le coup de grâce » et les outils qui l’accompagnent.
Notes de l’auteur Mélanie Grisvard
Le coup de grâce s’inscrit indéniablement dans une démarche de prévention primaire. Intervenir auprès des jeunes, ainsi qu’auprès des adultes qui les entourent, pour leur donner des outils pour identifier leur propre mal être et/ou ceux de leurs proches, lever les tabous, apprendre à détecter les signaux faibles – ou moins faibles -, envisager des réponses aux questions, informer des ressources de soutien possibles et souhaitables…
Mettre des mots sur les maux : la pièce, Le coup de grâce, porte une partie de cette «mission», mais également l’échange entre publics et professionnels qui lui succède et qui permet de créer le climat favorable à la recherche de solution de prévention. Le suicide est la deuxième cause de mortalité en France chez les moins de 25 ans. Au delà des morts avérées, les tentatives ou les comportements suicidaires – qui auront des effets dévastateurs sur le jeune lui-même et sur son entourage – sont légions. Ils sont révélateurs de mal-êtres qu’il est du devoir de notre société d’entendre et de traiter.
Le théâtre, en s’adressant autant à l’affect qu’à l’intellect, rend sensibles les sujets, et mobilise notre intelligence mais aussi nos émotions. L’association du message formel avec les aspects émotionnels permet des prises de conscience authentiques, et une évolution durable des comportements.
A propos des enrôlements sectaires, qui transforment des jeunes en « terroristes », ce qui indéniablement participe des phénomènes de comportement à risques, voici ce que dit…
Les personnages
Emma
Très raisonnable et brillante, elle subi une forte pression scolaire, face au désir de réussite que sa mère met en elle, relayée par le monde enseignant. Elle a été laissée à elle même et responsabilisée très tôt par une mère plutôt absente et immature. En semaine elle se tient dans ce rôle de jeune fille sage. Mais le week-end, elle se réfugie dans la fête, l’alcool et le cannabis pour relâcher la pression. En état d’ébriété, elle se fait violer par une bande de garçon qui abuse de sa faiblesse physique et de sa peur d’être « démasquée »
EDDY
Ayant arrêté ses études, sans diplôme, sans travail, n’ayant pas accès aux loisirs par manque d’argent et par discrimination sociale… il est dans une posture de « looser ». Dans sa famille le silence est de mise. Il se réfugie dans des comportements lui procurant de fort taux d’adrénaline (conduite rodéo, petite délinquance) et fume des joints à longueur de journée. Il est dans une spirale d’échec et n’arrive pas à identifier d’où vient cet empêchement, même quand il arrive à contacter le désir d’autre chose, en tombant amoureux de Nadia en l’occurrence. Il finit par provoquer un grave accident de la route. Il apprends alors quels lourds secrets de famille mettent une chape de plombs sur sa vie et le pousse dans la répétition transgénérationnelle.
IDA
Abusée par son oncle maternelle depuis plusieurs années elle cache son secret, sa honte, sa blessure et sa souffrance derrière une apparence de grande gaité. Ses parents sont dans le déni et ne voient pas plus l’inceste que les scarifications qu’elle s’inflige et ses troubles du comportement alimentaire. Pour sortir de son enfer elle avale un cocktail de médicaments.
Thomas
Homosexuel, il est harcelé par son entourage et ne peut s’ouvrir à ses parents qui ne sont pas prêt à accepter sa différence. Pour obtenir un peu de tranquillité et de respect de la part des autres collégiens, il met sa vie en péril dans des jeux de défi de strangulation. Il développe une personnalité renfermée, vivant surtout à travers les mondes virtuels des jeux vidéo, pour lesquels il développe une addiction. Quand son secret est découvert à cause du harcèlement via les réseaux sociaux qu’il subit, il est jeté dehors par son père.
Les ressources, et pistes de solutions évoquées par les personnages à La fin de La pièce pour « s’en sortir »
Il nous a semblé nécessaire que des premières pistes soient évoquées dans la pièce à la fois pour ne pas renforcer la croyance en une fatalité des dérives suicidaires, et pour faciliter l’amorçage des échanges. Mais dans le processus pédagogique, il nous apparaît primordiale que ces recherches d’aides et de solutions soient discutées et enrichies dans les discussions suivant le spectacle. Elles ne sauraient d’ailleurs être exhaustives, et seront d’autant plus pertinentes, que, venant du groupe concerné, elle sont adaptées dans la projection de leurs mise en œuvre à la réalité du contexte et du terrain.
Méthodologie du support
Cette sensibilisation des mineurs et des jeunes adultes à la prévention du suicide, est conçu pour le milieu éducatif, sous la responsabilité de l’équipe éducative, en liaison avec les parents ou adultes responsables.
Nous établissons un plan d’action avec les équipes d’accueil afin de favoriser les meilleures conditions de réussite du projet.
Public
- Jeunes de 12 à 25 ans (jeunes encadrés par la PJJ, en milieu carcéral, collège et lycée, milieux associatifs.)
- Parents
- Enseignants et adultes encadrants
- Personnel de santé
Objectif
Cette action est essentiellement destinée à :
- Sensibiliser et former les professionnels institutionnels ou relevant du secteur associatif intéressés à un titre ou à un autre par l’adolescence.
- Sensibiliser et former les équipes pédagogiques des collèges et lycées aux problèmes du mal être et des conduites à risque.
- Accompagner les parents dans ce passage particulier de l’adolescence chez leur enfant afin de les aider à en cerner les spécificités et maintenir un lien de qualité
- Donner à l’adolescent ou au jeune adulte des moyens de se mieux se (re)connaître, de mettre des mots sur son vécu, et de mieux comprendre l’autre en étant à l’écoute des signaux que peut émettre une personne en état de mal-être.
1 - Une réunion préparatoire / présentation aux équipes
Entre l’équipe pédagogique et les intervenants extérieurs à l’établissement pour échanger sur les thèmes évoqués dans le spectacle « Le coup de grâce » : conduites à risques, changement corporel de l’adolescent, relation aux parents, sexualité, mal-êtres, idéations suicidaires, passages à l’acte… Il est important que cette réunion permette à chacun de s’exprimer sur ces questions, d’échanger sur les différentes représentations qu’elles suscitent, sur les peurs, les réticences, etc…et de préparer la réunion avec les parents et la représentation avec les jeunes
3 - Une représentation à destination des jeunes
qui assistent à l’intégralité de la représentation, (donnée pour une jauge maximum de 150 à 200 personnes.). La séance sera suivie d’échanges entre les jeunes, et les adultes présents, encadrée par l’équipe d’animation. Les adultes peuvent être des professeurs, psychologue, infirmière scolaire, assistant(e) social, médecin scolaire, travail-leurs sociaux…
Il est important que les intervenants qui accompagnent aux échanges aient une expérience conséquente des interventions auprès des jeunes dans ces domaines où la sensibilité et le tact sont aussi nécessaires que la connaissance.
2 - Ateliers de sensibilisation
La représentation de « Le coup de grâce» réservée aux adultes impliqués dans la campagne de prévention (professionnels, enseignants, assistants d’éducation, parents, élus etc.) Un échange à l’issue de la représentation est mené par l’équipe d’animation. Cette rencontre permet d’expliquer le processus engagé, de préparer les adultes à recevoir la parole de jeunes en situation de mal être, de répondre aux diverses questions suscitées par la représentation. Elle prépare la prolongation des échanges entre adultes et jeunes à l’issue de l’action.
4 - Un atelier-rencontre avec les jeunes
En petit groupe, en aval de la représentation. En effet, il est judicieux que la prise de parole immédiate, à chaud, des jeunes à l’issue de la représentation soit suivie d’une rencontre, environ un mois plus tard, dans un groupe plus restreint (20 à 40 personnes), afin que chacun ayant eu le temps de « digérer » ses émotions, de continuer ses réflexions, de prolonger ses questionnements, ait l’espace pour s’exprimer.
Ces échanges pourront être animés à partir de support de pratique artistique (Atelier d’écriture).
5 - Evaluation
Chaque action sera suivie d’un bilan avec les équipes d’accueil afin de pouvoir échanger :
- sur le ressenti des élèves concernant le spectacle
- sur leur réactions
- sur les réactions des adultes vis à vis des jeunes.
Lors de ces bilans, la présence des directeurs ou directrices des établissements serait tout à fait souhaitable.
L’utilisation de ce support nécessite donc un travail sur une durée de 3 mois environ, afin de permettre une préparation ad’hoc, un suivi de qualité et une évaluation globale de son impact.
Equipe d’animation
Utiliser une scénographie légère afin de s’implanter partout, sans aucun frein logistique est une priorité de mise en scène. La direction des acteurs a été travaillée avec l’auteur, puis Mariline et Isabelle lors de nouvelles répétitions en 2016. Il fallait être au plus près des histoires des 4 candidats du jeu télévisuel, mais aussi rester dans une dimension théâtrale qui ne ramène ni pathos ni démagogie.
Le spectacle est une des trois étapes du support. Sont tout autant importants les ateliers de sensibilisations et les ateliers de suivi qui permettent de délivrer les messages de préventions, d’élaborer des solutions, de créer du lien entre adultes et jeunes, publics et comédiens, parents et enfants…
PRESSE / BLOGS / CRITIQUES
Cinq acteurs et cinq valises lourdes de sens déposent leur fardeau plein d’une adolescence meurtrie dont on a en partie volé l’enfance éclatée par toutes sortes de maltraitances.
Si « les sexes sont différents, ils sont égaux », et particulièrement devant les maux qu’éprouve tout une population d’ados. Déchirés de l’intérieur, le cœur en lambeaux, c’est leur corps mal aimé qui s’en va en morceaux.
« L’imagination extrême pour se détruire », alimentée par la télé qui fait frémir, trouve divers chemins pour, le quotidien, fuir. Un excellent prétexte pour se réunir, comprendre ce qui fait, des jeunes, le martyr, chercher ensemble des conduites à définir.
« On réécrit le scénario » pour s’en sortir…
Formidablement joué en vivacité collant parfaitement à la véracité. En un clin d’œil, ils endossent un nouveau rôle. Dès que chaque vêtement touche leurs épaules, on a l’impression que tous les comédiens changent. Ils se métamorphosent et nous donnent le change, si bien, qu’une multitude de personnages entre en scène, pouvant figurer tous les âges. Leur vitesse de transformation impressionne et le texte, à nos oreilles, longtemps, résonne. [lire la suite sur le blog BClerideaurouge]
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